Salif Keita,
Musicien renommé dans le monde entier et militant
Originaire du Mali, Salif Keita est l’un des musiciens les plus influents du continent africain. Connu comme "la voix d’or de l’Afrique", Salif Keita est atteint d’albinisme. En 2005, il a créé la Salif Keita Global Foundation pour sensibiliser le public à cette maladie. Son album primé, intitulé La Différence, est dédié à l’élimination des violations des droits des personnes vivant avec l’albinisme dans le monde.
Faites la connaissance de Salif Keita
Ses jeunes années
Descendant de princes guerriers, fils de deux parents africains noirs, Salif Keita, le pionnier de l’afro-pop, est né “blanc.” Ayant hérité du gène de l’albinisme, Salif Keita s’est immédiatement démarqué par rapport aux autres Africains, et à défendre la tolérance sous toutes ses formes.
L’albinisme est souvent considéré comme de mauvais augure dans son pays natal, le Mali, faisant de Salif Keita un paria au sein de sa propre communauté. La société, et notamment les écoles publiques au Mali, perpétuent des croyances préjudiciables pour les personnes atteintes d’albinisme, qui sont souvent tenues à l’écart, tournées en dérision, voire tuées au cours de pratiques rituelles.
Comme tant d’autres, Salif Keita a appris à composer avec l’albinisme, mais il a dû se battre contre la stigmatisation liée à sa couleur de peau. Bien qu’il soit né au sein d’une lignée renommée de musiciens descendant en ligne directe de Soundiata Keita – le prince guerrier héros du 13ème siècle, qui a édifié l’ancien empire du Mali – Salif Keita a eu l’interdiction de jouer de la musique quand il était petit. Il a aussi été renié par son père, renvoyé de l’école et rejeté par l’aristocratie locale.
Acceptation
Tourmenté par ses ambitions musicales avortées, Salif Keita n’a pas eu d’autre choix que de quitter le Mali dans sa jeunesse. Armé de sa seule force de convictions, il s’est rendu en Côte d’Ivoire voisine, puis à Paris, à Londres et à New York, où sa couleur de peau ne l’a pas empêché d’exprimer son point de vue artistique. Sa persévérance sera payante puisque dans les années 1970 et 1980, il deviendra une icône reconnue internationalement grâce à sa voix rauque, à ses arrangements musicaux novateurs et à ses paroles éminemment poétiques.
En 1997, sa célébrité l’aide à surmonter la stigmatisation liée à l’albinisme qui sévit toujours en Afrique de l’Ouest, et lui permet de faire un retour triomphal au Mali. Il réintègre prudemment la communauté qui l’avait boudé et constate qu’il est mieux accepté cette fois-ci, ce qui l’incite à renouer avec ses origines, et même à installer un studio dans la capitale, Bamako.
Une promesse
Pour lutter contre les préjugés dont sont victimes les Africains qui vivent avec l’albinisme, le chanteur a promis que les recettes de son récent travail seraient intégralement versées à sa fondation, la Salif Keita Global Foundation.
Depuis 2001, cette association caritative œuvre sans relâche en faveur de l’éradication de la stigmatisation des personnes atteintes d’albinisme en Afrique, et offre des soins et une aide aux personnes qui ont besoin d’un toit ou de soins médicaux, voire de protection solaire. Salif Keita est bien placé pour connaître les dangers du soleil, lui dont la sœur est décédée d’un cancer de la peau dans les années 1990. Ces dernières années, Salif Keita a reversé les recettes de la vente de ses disques, de ses concerts et de ses tournées pour acheter de la crème solaire aux Africains démunis, et pour construire une école et une clinique à Bamako.